LES ROULEURS AU GUEULARD
Les boguets de coke et de minerais , hissés au sommet du haut-fourneau sur des monte-charges, sont reçus par les rouleurs au gueulard qui les dirrigent sur des rails le long d'une plateforme de bois - le pont - jusqu'à l'orifice du haut-fourneau. Si la plus grande partie des gaz sont recueillis, il s'en échappe pourtant par la mince couronne dans quoi on décharge les wagonnets. Une chaleur cuisante se dégage avec eux. Les rouleurs, à chaque boguet qu'ils déversent, s'exposent à cette chaleur , aspirent les gaz qui les suffoque. Leur barbe, leurs cheveux, leurs sourcils sont grillés. Leur visage, tanné comme un parchemin, est glabre; les yeux privés de cils et rougis par la fumée ressemble à des blessures, sous la lueur des hauts-fourneaux. 
 
Il y a quelques années, ces hommes étaient exposés à un accident particulièrement effrayant. Les monte-charges n'étaient pas pourvus de barrière. Et certains ouvriers dans leur hâte - il faut travailler vite pour gagner sa journée et la prime de 50 centimes - poussaient devant eux le boguet vide alors que le plateau du monte-charge n'était pas remonté, et venait s'abîmer dans la cage de l'appareil, d'une hauteur de vingt mètres. A la suite de ces accidents, tous les monte-charges ont été pourvus de barrières qui se placent et s'enlèvent automatiquement. 
 
Les rouleurs au geulard gagnent 4, 50 f pour douze heures; le premier rouleur leur chef, gagne 5 francs
Un autre élément de souffrance pour ces travaileurs devait être le froid. 
On imagine facilement leur situation par - 20 °, avec un petit vent d'est ou du nord, là haut sur la plateforme. 
A ces températures, la main reste collée à la ferraille si on n'a pas de gants. 
Les jours de verglas, gagner son poste de travail devait déjà être un exploit. 
On peut remarquer sur les différentes cartes postales de l'époque, que peu à peu des protections en tôle avaient été mises en place.
Rouleurs au gueulard ( appelés aussi chargeurs d'en haut) poussant un boguet vers le haut fourneau. 
Photo prise aux haut-fourneaux de Givors sur un haut-fourneau de type plus ancien que ceux de la Lorraine Industrielle.
Rouleur au gueulard vidant une berline dans le haut-fourneau. 
Gravure datant d'avant 1870